Regrets
Auteur : F.Yaoï.
Disclaimer : Judge et ses personnages ne m'appartiennent pas.
En hommage à Kazu, de son vrai nom Kazuyuki Asai, jeune homo très mignon mort au combat dans le tome 3 de Judge, et dont la présence dans le manga fait étrangement penser aux personnes de couleur de peau noire dans les films américains d'il y a quelques années, qui mourraient souvent dans les premiers...
Non au racisme, non à l'homophobie !
R.I.P. Kazu.
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- Hiro... merci... de me faire confiance !
Le mignon jeune homme me fait un léger sourire et s'en va chercher les filles.
-Je lui ai donné du courage ? C'est plutôt l'inverse !
Mon portable émet un petit bruit. Sur l'écran s'affiche "nouveau message". Je sais ce que je vais y trouver, pourtant j'ouvre tout de même ce dernier. Une photo suivie d'un message, comme avant. Ma mère, encore, mais cette fois sur le sol et blessée. Elle est couverte de son propre sang et l'arme qui lui a tiré dessus est à coté d'elle, comme pour dire que ce n'est qu'un simple avertissement. Les quelques lignes de texte qui suivent sont sibyllines : je me suicide comme le veut le "procès" ou ma mère se fait tuer. Décidément, les types qui ont organisé cette parodie de jugement sont vraiment cinglés. Bon, comment se tuer, maintenant ?
Tiens, en y repensant, la scène est comique : je ne vais pas me suicider car j'aime les hommes, comme on pourrait s'y attendre, mais pour sauver la vie de celle qui m'a rejeté à cause justement de cette attirance...
J'esquisse un sourire et lève les yeux au ciel. C'est là que je voit, au dessus de la porte de la pièce, une fenêtre à barreaux. Une idée nait dans mon esprit... Oui, en montant sur le lit, c'est faisable...
Aussi je déplace celui-ci devant la porte, en laissant tout de même un écart. Puis je monte sur le matelas et enfin je me place en équilibre sur l'armature en métal. Oui, de là je peut atteindre les barreaux. Bien, ma ceinture, maintenant. J'espère que mon pantalon ne glissera pas, ça serait encore plus humiliant quand les autres me trouveront !
Quand les autres me trouveront...
Que diront-ils ?
Que dira-t-il, surtout ?!
Ah, Hiro, si tu savais comme je t'aime... Bon, c'est vrai qu'on ne se connait pas depuis longtemps et qu'on en a pas tellement profité mais je peut t'assurer que tu m'a fait craquer. Ce courage dont tu as fait preuve et cette obstination - certains diraient naïveté - à vouloir sauver tout le monde... Comme je te l'ai dit tout à l'heure, lors du deuxième jugement, impossible de te dire non, quand tu fais cette tête-là ! Tiens, d'ailleurs, je ne t'en veut pas, tu sais, même si ton plan m'a conduit à ma perte...
A propos, je doit m'y remettre ! Bon, j'enlève ma ceinture. Mon pantalon tient, tant mieux. Alors, comment nouer ça ? C'est que j'ai jamais appris à faire un nœud de pendu, moi ! Bah, une simple boucle suffira, je suppose. Enfin, ça fera peut être durer plus longtemps, mais je n'ai guère le choix. Et puis, je ne veut pas que maman meure. Elle n'a rien fait, alors que moi j'ai du tuer ce pauvre type au masque de cochon... Tiens, j'espère qu'une fois mort, je pourrais hanter les salauds qui nous ont forcés à participer à ce jeu débile ! Et aussi que je pourrais veiller sur Hiro...
Voilà, j'ai bouclé la ceinture autour d'un des barreaux. Je tire dessus assez fort pour vérifier la solidité. Moui, ça devrais aller. Il faudra bien, je tiens pas à me louper et à souffrir... J'avoue que, si la perspective de mourir ne me terrifie pas, souffrir est en revanche une idée à laquelle je suis totalement réfractaire. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai pas été demandé à l'autre enflure de type au masque de cheval de me flinguer, je suis sûr qu'il aurait fait durer le plaisir, ou simplement refusé. Bon, on passe la tête dans la boucle et il ne reste plus qu'à sauter. Oui, me voilà face au grand saut, le dernier... enfin, grand, tout se discute, après tout je ne suis pas à plus d'un mètre du seul. Un petit mètre et je passerais de vie à trépas. Allez, un pas en avant, je serais déséquilibré et ça sera réglé. Oui mais malgré les tremblements de mes jambes, impossible de bouger. Comme un idiot, je retiens mon souffle alors que je devrais profiter de mes dernières inspirations... Bon, comment trouver le courage qu'il me manque ?
Je regarde encore la photo de ma mère. Mes jambes cessent de trembler et je suis pris d'un élan d'affection pour elle. Maman, on était si bien tous les trois avec papa, pourquoi y a-t-il fallu que vous gâchiez tout ?! Enfin, trop tard pour les regrets. Encore que, c'est maintenant ou jamais. Alors, je regrette d'avoir tué le type au masque de cochon, même involontairement. Si je le croise dans l'au-delà, je m'excuserais platement. Je me demande s'il me pardonnerait... J'en doute mais bon. Bon, continuons la liste des regrets : alors, je regrette que ma famille ai été détruite, mais je l'ai déjà dit. Par contre, je ne regrette pas d'être celui que je suis. Je suis gay et j'en suis fier. Je n'ai pas à changer, j'en suis persuadé. C'est ce monde qui doit évoluer. D'ailleurs, si je doit me réincarner un jour, j'espère que ce sera dans un monde où l'homosexualité ne sera plus considéré comme un "crime". Dans un monde où je pourrais vivre heureux avec l'élu de mon cœur... Ouais bah c'est pas prêt d'arriver, hein.
Miku, Rina et... surtout toi, Hiro ; je regrette sincèrement de vous laisser en plan comme ça. J'espère que vous en sortirez, et pas tous seuls, hein Hiro !
Ça y est, j'ai retrouvé l'usage de mes jambes. Je fais un pas en avant...
Mon autre pied glisse du montant métallique et ma ceinture se tend alors que je tombe.
Merde, j'arrive plus à respirer et impossible de me dégager. J'ai beau me débattre, le cuir tiens bon, je m'en suis assuré. Ce n'est plus q'une question de temps maintenant. Je sens mes forces me quitter ; je lâche mon portable qui tombe près de l'entrebâillement de la porte. Mon lit à bougé quand je me suis débattu, c'est la dernière chose que je vois alors que ma vision se brouille...
Le sang me bat aux tempes, mon cou me fait atrocement mal, c'est affreux. Pas de doute, avec un nœud coulant, ça aurait pris moins de temps...
Merde, j'ai encore un regret... C'est bien le moment...
Hiro... je regrette... qu'on ne s'en soit pas sorti tout les deux... et qu'on ne soit pas sortis ensembles après...
Enfin, te rencontrer m'aura au moins donné raison : j'ai bien fait d'aimer les hommes, surtout toi.
Hiro... je voudrais tant te dire...
Adieu... et... je t'aime...
Survis...
Regrets : FIN.
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Notre cher Kazu ne savait pas faire un nœud de pendu ou nœd coulant mais moi, si *fier*. Et je vous donne le mode d'emploi. Seulement, ceci n'est pas une insitation au suicide, juste une connaissance de culture générale. Merci de ne pas faire peser sur ma conscience la responsabilité de vos (éventuelles) pendaison, restait plutôt sur le blog lire un fic ou deux !
Fanfiction délire ou les réactions des personnages chapitre 06
